Rimbaud, trois ans d'écriture
Arthur Rimbaud est né le 20 octobre 1854, 6 h 00, à Charleville-Mézières, AS 20°22' Balance, Lune 6°10' Balance.
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| TN Rimbaud |
Rimbaud, avec Baudelaire, est sans doute l’un des plus grands créateurs de la modernité en poésie. Mais il écrivit durant trois ans à peine et cessa alors toute activité littéraire.
Jupiter, Maître de III est en III Capricorne, trigone Uranus R (inventivité, originalité) en Taureau. Saturne, second Maître de III, est trigone conjonction Vénus/Lune (inspiration et mystère) en XII et ASC en Balance. Le Maître de V (la création), Neptune R, et trigone à la Part de Fortune et à Mercure en Scorpion, qui va au fond des choses et même des enfers. Relisons donc Une saison en enfer… Notons que ce Neptune en dignité favorise l’inspiration poétique (trigone Mercure).
Le MC en Cancer renvoie à la Lune, grande inspiratrice. L’axe des NL en II/VIII (avec le NN conjoint à Uranus) implique un abandon des acquis Scorpion et une recherche des valeurs plus saines et paisibles du Taureau. Mercure, Maître de IX (la philosophie de l’existence) est précisément en II : Rimbaud écrira trois ans, pas un de plus. Et la LN en IX (l’étranger également) n’est pas de bon augure pour ses voyages et ses séjours à l’étranger.
La mère (Lune) en XII est source de problèmes et Arthur ne se sent pas aimé : elle est conjointe à Vénus, Maître de l’Ascendant et carré Jupiter en chute, près de la cuspide de la IV (le foyer). Quant à son père (Soleil Balance), carré Jupiter, il ne s’entend pas avec sa femme et quitte la maison sans donner signe de vie.
Mais Rimbaud est un très bon élève avec Jupiter en III, sextile Mercure et trigone Uranus, notamment dans les langues anciennes (latin et grec) avec Jupiter en Capricorne (le passé) et Saturne en Gémeaux. Évidemment, le trigone Mercure Scorpion/trigone Neptune Poissons lui donne une intelligence pénétrante et d’une extraordinaire acuité.
Pour ce qui est de ses aventures homosexuelles (notamment avec Verlaine), on peut les lire dans Uranus en chute en VIII : désir d’expériences singulières dans la Maison de la sexualité, opposé Mercure exalté en Scorpion. Voyons-y « le dérèglement de tous les sens » qu’il prône dans sa jeunesse, carré Neptune (erreurs, illusions). C’est le jeune révolté anarchiste qui fuit sa demeure, et qui se mêle en 1871, après diverses aventures, aux révolutionnaires de la Commune : « On n’est pas sérieux quand on a 17 ans... ». Folies de jeunesse.
Le carré de Neptune à Saturne lui donne une morale quelque peu élastique. Quant à son carré à Mars, Maître de la VI et de la VII, il le rend inapte à une occupation régulière, à une vie quotidienne stable et à des relations violentes avec l’Autre (voir sa brouille avec Verlaine). C’est l’homme « aux semelles de vent » qui erre éternellement sans jamais se trouver : « Je est un autre ».
Après l’enfer, Rimbaud se tournera vers l’ascèse avec Saturne, Maître de IV en Gémeaux, trigone Vénus : la discipline le sauvera, ainsi qu’une existence singulière dans le Harrar :
« Elle est retrouvée !
Quoi ? L’éternité
C’est la mer mêlée
Au soleil. [1]»
Vénus et Neptune en dignité suggèrent l’harmonie musicale de ses poèmes.
On peut s’interroger sur la précocité de Rimbaud. C’est que Saturne, Maître de Jupiter proche du FC est en Gémeaux. Son œuvre sera marquée par Neptune en V, Saturne en Gémeaux et Mercure en Scorpion. Notons également que Vénus, Maître de I conjointe à la Lune en Balance, suggère les valeurs de l’enfance. Par ailleurs, cette conjonction en XII en fait un personnage lunaire et elle est également responsable de son errance, de son refus de la famille.
Le 15 mai 1871, il écrit cette lettre à Paul Démény, qui deviendra la bible de la littérature moderne, affranchie de la règle et de la discipline :
« Je dis qu’il faut être voyant, se faire voyant[2]. Le Poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens. Toutes les formes d’amour, de souffrance, de folie, il cherche lui-même, il épuise en lui tous les poisons, pour n’en garder que les quintessences. Il devient entre tous le grand malade, le grand criminel, le grand maudit et le suprême Savant ! Car il arrive à l’inconnu[3], et quand, affolé, il finirait par perdre l’intelligence de ses visions, il les a vues !... »
Cette union avec le monde de l’illusion en appelle à Neptune en V, planète de la douleur mais aussi du mysticisme, planète salvatrice qui lui permettra plus tard de délaisser ses dons trop humains et son génie et on peut supposer que plus tard, dans son désert, il s’acheminera vers la Connaissance.
En ce qui concerne Verlaine (bien oublié par Rimbaud), celui-ci s’efforcera de le faire éditer ; il y parviendra trois mois avant la mort du poète survenue à 37 ans.
Revenons sur son œuvre : il écrit à 17 ans « Le Bateau ivre ». Neptune est le symbole de l’eau et de l’ivresse (le « dérèglement de tous les sens[4] ») : la V en Poissons, le Cancer au MC et le trigone Mercure/Neptune en signes d’eau témoignent de l’inspiration créatrice.
Quant au sonnet des « Voyelles », il fut écrit lorsque Rimbaud mena une vie errante à Paris. L’influence de la Balance, du Taureau, de Vénus et Neptune (art) le rend sensible aux couleurs.
Neptune en domicile est certes à l’origine de son équipée que d’aucuns peuvent juger amorale mais aussi de son inspiration : il écrira Une saison en enfer, puis Les Illuminations.
Ensuite, il voyage (Angleterre, Allemagne, Autriche) en raison de ce Mars Sagittaire sextile Lune/Vénus. On le retrouve à Java, au cap de Bonne-Esperance, Liverpool, Le Havre, Paris. Et retour aux Ardennes natales. Il a 22 ans. Il repart en Scandinavie et débarque fin 1878 à Alexandrie, se rend à Chypre. fièvre typhoïde (Neptune carré Mars), retour à Charleville dont il repart en 1880. Il part à l’aventure le long de la Mer Rouge, rejoint Aden, devient mahométan [5] et s’occupe de trafic d’armes.
Le 20 février 1891, il informe sa mère de son mauvais état de santé (genou et jambe). Il quitte l’Afrique et est admis à l’hôpital de Marseille le 20 mai 1891. Il est opéré et amputé le 25 mai. Sa sœur Isabelle adoucira ses derniers instants (Lune conjonction Vénus en XII). Un cancer se développe et il meurt le 10 (ou le 13) novembre 1891 à 10 heures du matin. Sa dernière parole est « Allah Kérim ! » (Dieu l’a voulu).
Notons que le Capricorne (Maître de IV, la fin de vie) régit les genoux. Saturne en IX en opposition à Mars en Sagittaire (cuisse) et carré Neptune (pieds). Jupiter en chute proche de la IV indique cette grave maladie. Le Cancer provient du MC et de son Maître, la Lune en XII, Maison des épreuves, conjointe au Maître d’Ascendant, lui-même en XII. Jupiter est carré l’Ascendant, Uranus en VIII opposé Mercure signale une maladie empêchant la mobilité du membre.
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[1] Singulière prémonition.
[2] Mots soulignés par Rimbaud dans son manuscrit.
[3] Cf. Baudelaire.
[4] N’oublions pas non plus ses diverses expériences homosexuelles.
[5] Il signe Abdoh Rinbo : Rimbaud, serviteur de Dieu.
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