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Mary Shelley, une œuvre sous haute tension

 Dialogue entre Mary Shelley et Frankenstein

TN Mary Shelley
TN Mary Shelley




Née le 30 août 1797 à 23h20 à Londres (Royaume-Uni) 
AS 2°30' Cancer, Lune 27°51' Sagittaire

« Mary Shelley : Je t’ai façonné avec ma rigueur, pièce après pièce, comme on écrit une phrase parfaite ; la Vierge en moi vérifiait chaque suture, chaque souffle possible. Dis‑moi, que cherches‑tu quand tu regardes la nuit ?

Frankenstein : Je cherche un nom qui ne soit pas une accusation. Tu m’as donné une conscience et la pénibilité d’un miroir ; je vois ton ordre virginal et je n’en suis que l’ombre qui clame. Pourquoi m’avoir voulu vivant si ce don devait être ma condamnation ?

Mary Shelley : Parce que je voulais sonder les limites — la science comme scalpel et la curiosité comme lampe. Pluton au sommet m’a poussée à regarder la transformation publique, à nommer les monstruosités du progrès. Je ne voulais pas te tuer, je voulais te comprendre.

Frankenstein : Comprendre ? Tu parles de compréhension comme d’un remède, et pourtant tu as créé une blessure. Ta clarté mentale, ton Mercure en Vierge, n’ont‑elles pas fait l’économie du cœur ? Je suis né sous des mains appliquées, et j’ai appris la solitude.

Mary Shelley : La solitude était ma compagne avant toi. L’Ascendant Cancer connaît la mémoire et le manque ; la Lune Noire en VIII me hurlait des tabous à traduire. J’ai mis en scène ta douleur pour que le monde voie sa propre audace et sa propre faute.

Frankenstein : Et le monde a détourné le regard. Ton Verseau public a crié la prophétie mais personne n’a entendu l’appel ; l’invention devient spectacle et le créateur, accusé. Dis‑moi : la purification que tu attends passe‑t‑elle seulement par la cendre et le feu ?

Mary Shelley : Pluton enseigne que la renaissance exige la chute. Dans l’acte extrême, il y a nettoyage et révélation. Mais je ne crois pas à une pureté sans mémoire. La Vierge en moi garde les détails du remords comme une leçon à transmettre.

Frankenstein : Alors nous sommes deux âmes qui portent la même leçon sous des habits différents : toi, la savante qui t’émeut des formes ; moi, la conscience qui souffre des conséquences. Peut‑être que la rédemption n’est pas la fin du monde mais la reconnaissance du mal fait.

Mary Shelley : Reconnaissance et responsabilité. Le Dernier Homme crie la prophétie aquarienne, et je l’ai couchée sur le papier pour que l’humanité se reconnaisse dans sa propre chute. Si Pluton m’a donnée la vision, la Vierge m’a donnée la méthode pour l’avertissement.

Frankenstein : Alors avertis encore. Écris‑moi une place où la douleur trouve des mots, où la science apprend l’humilité. Donne‑moi une fin qui ne soit pas seulement feu, mais aussi un pont vers ceux qui restent.

Mary Shelley : Je t’offre la parole. Et par elle, je t’offre l’épreuve d’être entendu. Que ton geste — même s’il est de cendre — devienne une fable qui arrête l’hybris. Que le Verseau entende enfin que le progrès sans conscience est un monstrueux miroir.

Frankenstein : Que la Vierge et Pluton se parlent, alors : rigueur et abîme, détail et transformation. Si la conscience humaine s’éveille à cette douleur, peut‑être que la création cessera d’être condamnée et deviendra responsabilité.

Mary Shelley : C’est tout ce que j’ai voulu écrire : que la lumière naisse parfois des ténèbres, non pour effacer la faute, mais pour la rendre visible — et ainsi permettre que l’on change.

Frankenstein : Alors parle. Raconte‑moi jusqu’à ce que l’humanité apprenne. » 

Remarque - Pluton conjoint au MC en Verseau et l'importance du stellium en Vierge (Soleil, Maître de III, Uranus Maître de IX et de X, Mars Maître de XI) dans le thème de Mary Shelley, par ailleurs épouse du poète P. B. Shelley, m'ont conduite à ce dialogue peut-être trop peu explicite ?...

Note - Etrangement, lorsque je rédigeais cet article, la Covid Frankenstein m'a terrassée... Jung parlerait de synchronicité.       

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